Dans le cadre des accords sur les revendications territoriales, les gouvernements et les organisations autochtones du Nord travaillent avec les gouvernements des territoires pour gérer les ressources fauniques et examiner les propositions de projets industriels, afin d’atteindre un équilibre entre la protection de l’environnement et les avantages économiques potentiels pour les collectivités. En 2014, certains groupes au sein de l’aire de répartition de la harde de Bathurst ont demandé au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) d’établir un plan afin de protéger la harde des effets du développement industriel.
En réponse, le GTNO a mis en place un groupe de travail comprenant des représentants des gouvernements et organisations autochtones, de l’industrie, des organisations de défense de l’environnement, du gouvernement fédéral et du gouvernement territorial, qui se sont rencontrés sur une base régulière pour élaborer ce qui est devenu le Plan de l’aire de répartition du caribou de Bathurst. « C’est un groupe diversifié », explique Karin Clark, biologiste de la faune au GNTO. « Les gens ont des valeurs différentes et ne pensent pas tous de la même façon à propos de la harde. Mais pour en arriver à un plan qui fonctionne, il est essentiel de tenir compte de tous les points de vue. »
Le projet, financé en partie par Savoir polaire Canada, fait appel aux connaissances scientifiques et au savoir autochtone. Les chercheurs ont consulté des experts dans des endroits comme Gamètì, T.-N.-O., une collectivité T???ch? dont les Aînés ont témoigné de leur relation avec le caribou, en termes culturels et spirituels. « La chasse fait partie de cette relation, », dit Clark, « et ils ressentent actuellement une grande détresse, parce qu’ils ne peuvent prélever de bêtes de cette harde — même si, traditionnellement, le prélèvement jouait un rôle important pour permettre à la harde de se maintenir. »
Chaque automne, les caribous de Bathurst contournent ou traversent des lacs et les rivières dans leur migration vers le sud, des terres arides vers la forêt boréale où ils passeront l’hiver. À certains endroits, des milliers d’animaux doivent franchir d’étroites bandes de terres entre des étendues d’eau ou traverser des détroits à la nage. Ces passages, disent les Aînés, sont cruciaux et doivent bénéficier d’une protection particulière.