Quel que soit l’endroit au sud du Manitoba, on peut observer les vues les plus saisissantes en plein champ au lever ou au coucher du soleil. L’immensité du ciel par une journée claire nous fait sentir petit, et est presque à couper le souffle. Ainsi, depuis des milliers d’années, les pittoresques bassins fluviaux et les terres fertiles ont fait de la région un lieu de vie attrayant.
Cette terre est celle où le Canada a commencé à devenir le pays qu’il est aujourd’hui. C’est là où les traités 1 et 2 ont été conclus en août 1871 entre la Couronne britannique et certains des peuples autochtones de ces terres : le Traité no 1 a été signé avec la Nation Anishinabek et la Nation Moskégonne du sud du Manitoba, alors que le Traité no 2 a été conclu avec la Nation Anishinabek du sud du Manitoba. Il s’agissait des premiers des 11 traités numérotés, signés avec des promesses faites aux peuples autochtones de la région en échange de vastes parcelles de terre, qui ont permis au Canada d’étendre son territoire.
Les négociations portant sur le Traité no 1 ont commencé en juillet 1871 avec environ 1 000 Premières Nations. « Comment nous traitera-t-on? », se demandait le chef Mis-Koo-Kinew (également connu sous le nom de Henry Prince) de la nation qui est aujourd’hui la Première Nation de Peguis. « La terre ne peut parler d’elle-même. Nous devons parler en son nom; nous voulons savoir comment vous prévoyez traiter nos enfants », poursuivait-il.
Les traités énonçaient où seraient les terres réservées aux colons et aux peuples autochtones. On y promettait la construction d’écoles dans chaque collectivité, une rente annuelle de 3 à 5 $ pour chaque « Indien », et l’offre de biens tels que de la ficelle, des charrues, des sangliers et des boeufs à certains des chefs, représentants des chefs et conseillers élus. Les documents des traités décrivent aussi comment les Indiens acceptaient de « céder, rendre et donner à Sa Majesté la Reine et à ses successeurs à jamais » la terre réservée aux colons, de ne pas posséder « d’alcool intoxicant » sur des réserves et de « toujours maintenir la paix entre eux et les sujets blancs de Sa Majesté, et de ne pas empiéter sur la propriété des sujets blancs ou autres de Sa Majesté ni aucunement les molester. »