People & Culture

Rétablir les faits, pour l’histoire

Les journalistes autochtones créent des espaces pour enquêter sur les crimes commis dans les pensionnats pour Autochtones, aux prises avec des questions non résolues et une reconnaissance pour laquelle il reste beaucoup de chemin à parcourir.

  • Jun 20, 2023
  • 2,822 words
  • 12 minutes
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Des robes accrochées à des croix le long d’une route rendent hommage aux enfants qui sont morts au pensionnat pour Autochtones de Kamloops. Il a été annoncé en juillet 2021 que 215 tombes probables avaient été découvertes sur le terrain de l’ancienne école. (Photo: Amber Bracken)
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Avertissement : cet article relates des faits relatifs aux expériences vécues dans les pensionnats et à la violence subie par des enfants.

« On peut affirmer sans risque d’erreur que cinquante pour cent des enfants qui sont passés par ces écoles n’ont pas vécu pour bénéficier de l’éducation qu’ils y avaient reçue. » 

— Duncan Campbell Scott, surintendant adjoint du ministère des Affaires indiennes, dans le livre Canada and Its Provinces, 1914.

« C’est parce que vous ne ressentez pas, ou ne connaissez pas, la valeur de l’éducation ; vous n’abandonneriez pas vos habitudes paresseuses de vie nomade, pour permettre à vos enfants de recevoir une éducation. Par conséquent, vous restez pauvres, ignorants et misérables. Il s’avère que vous ne pouvez pas vous gouverner vous-mêmes. Et si vous vous laissez guider par votre propre jugement, vous ne serez jamais mieux lotis que vous ne l’êtes actuellement ; et vos enfants resteront toujours dans l’ignorance. Il a donc été décidé que vos enfants seront envoyés dans des écoles, où ils oublieront leurs comportements indiens et seront instruits dans tous les arts nécessaires à la vie civilisée, et deviendront identiques à vos frères blancs. » 

— Le surintendant des Affaires indiennes, P.G. Anderson, en 1846, lors du Conseil général des chefs indiens et des hommes principaux à Orillia, en Ontario. Le premier pensionnat géré par le gouvernement fédéral a ouvert ses portes deux ans plus tard à Alderville, en Ontario.

Un moment important s’est produit l’été dernier avec la visite historique du pape François à Maskwacis et à Lac Sainte-Anne en Alberta, tous deux situés près des sites d’anciens pensionnats administrés par l’Église catholique. Pour la première fois, les médias internationaux qui se sont déplacés pour couvrir les excuses papales ont été rejoints par un important corps de journalistes autochtones, présents pour rendre compte du « pèlerinage », fournir leurs propres analyses et raconter leurs propres histoires.

En raison de la faible représentation des Autochtones dans les métiers du journalisme, jusqu’à récemment, peu de personnes ayant une expérience vécue raportaient des récits sur la vie dans les territoires des Premières nations, des Métis et des Inuits. Il était courant de lire, regarder ou écouter des histoires sur les Autochtones, mais rare de consommer des médias réellement créés par eux. Les récits de vie autochtones ne sont pas nouveaux. Ce qui est nouveau, c’est le nombre et l’importance des journalistes qui réussissent à se réapproprier le récit.

La confirmation en mai 2021 des restes de 215 enfants dans des sites de sépulture non identifiés de l’ancien pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique a marqué un tournant. Le territoire que nous appelons Canada est une scène de crime. Dans les semaines et les mois qui ont suivi, des milliers d’autres lieux de sépulture possibles sur les anciens sites scolaires ont été révélés : 104 tombes potentielles au pensionnat pour Autochtone de Brandon au Manitoba, 751 au pensionnat de Marieval en Saskatchewan, 182 au pensionnat de Kootenay en Colombie-Britannique. La liste est encore longue. Si la découverte de sépultures non identifiées a pu surprendre les habitants locaux, le taux de mortalité élevé dans les pensionnats était connu depuis longtemps parmi les survivants et les communautés autochtones.

Et pourtant, la litanie des abus subis par les enfants autochtones dans ces écoles fait partie des archives publiques depuis bien plus d’un siècle. En 1907, le Dr Peter Henderson Bryce, médecin en chef du ministère des Affaires indiennes, a rédigé un rapport cinglant sur les conditions de vie dans les pensionnats. Il a été distribué aux membres du Parlement et aux églises qui administraient bon nombre de ces institutions. Ses conclusions ont même été publiées en première page de l’Evening Citizen (le précurseur de l’Ottawa Citizen). Bryce y révélait « l’inattention absolue aux besoins élémentaires en matière de santé » dans les pensionnats pour Autochtones. En 1922, il enchaîne avec The Story of a National Crime : An Appeal for Justice to the Indians of Canada, (L’histoire d’un crime national : un appel à rendre justice aux Indiens du Canada) un livre qui détaillait le rôle du gouvernement dans la création et le maintien des conditions qui ont conduit à des décès en grand nombre parmi les élèves. Dans les écoles, une « vague de maladies et de décès n’a pratiquement pas fait l’objet d’efforts sérieux de prévention de la part du ministère des Affaires indiennes, » écrit Bryce dans un acte d’accusation contre l’inaction d’une succession de gouvernements fédéraux.

Les survivants ont rapporté des histoires horribles d’abus et de négligence — depuis des récits effroyables de bébés jetés dans des incinérateurs jusqu’à des affaires judiciaires analysant l’utilisation d’une chaise électrique au pensionnat indien de Ste-Anne en Ontario. Dans ce dernier cas, les avocats du gouvernement fédéral ont combattu les demandes d’indemnisation des survivants pour les souffrances causées par la chaise électrique. Ce n’est que vers la fin de 2015 que le gouvernement dirigé par le Premier ministre Justin Trudeau a ordonné la fin de la contestation judiciaire. « Notre gouvernement croit que les actions décrites sont absolument des formes d’abus — soutenir le contraire est tout simplement un mensonge, » a affirmé le bureau de Carolyn Bennett, alors ministre des Relations Couronne-Autochtones, dans un communiqué.

Bien qu’il y ait eu de nombreux reportages dans la presse écrite, à la télévision et à la radio sur les horreurs des pensionnats, un certain nombre de journalistes autochtones qui se réapproprient le récit trouvent dans la baladodiffusion un moyen particulièrement efficace de partager leurs connaissances. C’est le cas de Duncan McCue et de Connie Walker, deux journalistes autochtones chevronnés dont les récents balados combinent des récits captivants et des reportages d’investigation compétents.

Duncan McCue sur l’île Penelakut pour le balado. (Photo: Evan Aagaard)
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Quand Duncan McCue a approché pour la première fois les dirigeants de la Première nation Penelakut pour créer un podcast sur le tristement célèbre pensionnat de Kuper Island, sur l’île Penelakut, dans les îles Gulf du Sud, en Colombie-Britannique, la réponse initiale a été négative, et M. McCue a compris pourquoi.

Les documents recueillis par le Centre national pour la vérité et la réconciliation confirment que 121 élèves sont morts dans ce pensionnat, fondé par l’Église catholique et financé par le ministère des Affaires indiennes. Mais la Nation, qui a été l’une des premières à utiliser le radar à pénétration de sol, a annoncé en juillet 2021 que les enquêteurs avaient trouvé plus de 160 sépultures non documentées et non identifiées.

L’œuvre d’art du balado par l’artiste salish du littoral Eliot White-Hill. (Image: Eliot White-Hill)
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« Je couvre les pensionnats depuis plus de 20 ans, et il y a eu des moments difficiles pendant la publication du rapport de la CVR [Commission de vérité et de réconciliation], pendant les rassemblements — mais l’été dernier [2021] a été particulièrement brutal pour beaucoup de gens. C’est donc avec une certaine hésitation que j’ai demandé aux aînés de raconter leur histoire une fois de plus, » raconte M. McCue, membre de la Première Nation des Chippewas de Georgina Island, dans le sud de l’Ontario, qui est mieux connu comme journaliste à la CBC.

Il avait déjà fait de nombreux reportages sur les pensionnats de la Colombie-Britannique et avait entendu beaucoup de choses horribles sur l’île Kuper. Cela étant, McCue était clair : il ne voulait pas que sa phase de recherche fasse remonter de vieilles blessures chez les gens pour ensuite ne pas être utilisée. « Je voulais m’assurer d’honorer les histoires des gens, tout en gardant le projet de balado en tête, » dit McCue.

Une fois qu’il a expliqué ses objectifs avec la baladodiffusion, il a reçu le feu vert. Le résultat est Kuper Island, une série en huit parties sur le pensionnat de Colombie-Britannique dont la réputation est si notoire que les survivants l’ont surnommée « Alcatraz », d’après la prison de San Francisco qui était également entourée d’eau et dont il était impossible de s’échapper.

La série a reçu des éloges et recruté un impressionnant auditoire. « La raison pour laquelle la balado a décollé est qu’il y a une authenticité qui fait parfois défaut à la radio diffusée, » déclare McCue, qui réalise un format en feuilleton pour plonger dans les abus du pensionnat de Kuper Island. « Les gens s’attendent à ce que ce soit un peu cru et sans fard. »

L’approche épisode par épisode est maintenant considérée comme un classique des affaires criminelles en mode baladodiffusion et permet à McCue, en tant que narrateur, de faire évoluer les auditeurs à travers une histoire de plus en plus complexe.

Il plonge dans les détails intimes de l’expérience des survivants des pensionnats, y compris les abus physiques et sexuels qu’ils ont subis à Kuper Island, la mort troublante d’un élève quelques jours avant sa graduation et la recherche permanente de justice. Après avoir interrogé de nombreux survivants, McCue utilise leurs souvenirs, ainsi que des recherches dans les archives, pour retrouver un ancien membre du personnel qui a été témoin direct des horreurs, ainsi qu’un des abuseurs. Les abus et cruautés exposés par McCue sont de l’histoire récente — l’école n’a fermé qu’en 1975.

Le pensionnat pour Autochtones de Kuper Island en 1947. (Photo: Vancouver Province, a division of Post Media Network inc.)
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Les élèves de l’école, qui n’a fermé qu’en 1975. (Photo: Deschatelets-NDC Archives)
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Sites de sépulture non identifiés associés aux pensionnats pour Autochtones

Sites de sépulture non identifiés associés aux pensionnats pour Autochtones

La nouvelle de l’identification de 215 tombes non marquées sur le site de l’ancien pensionnat de Kamloops a provoqué une onde de choc dans tout le pays et dans le monde entier — mais les survivants racontent l’histoire de ces précieux enfants disparus depuis des décennies. Cette carte cherche à partager les vérités des enfants disparus et des sites de sépulture non identifiés guidés par les Survivants, les familles et les communautés — dont certains ont été retrouvés bien avant 2021 et beaucoup d’autres qui font encore l’objet d’enquêtes.

Connie Walker. (Photo : courtoisie Connie Walker)
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Connie Walker qui n’a pas eu une relation étroite avec son père dans son enfance, a été bouleversée en 2021 lorsque son frère Hal a publié sur Facebook un récit racontant comment leur père, qui avait été agent de la GRC, avait un jour arrêté un prêtre qui avait abusé de lui dans son enfance. Il a écrit le billet dans le sillage de la confirmation de l’existence de centaines de tombes non identifiées au pensionnat pour Autochtones de Kamloops.

Walker s’est appuyée sur ce billet et en a fait la base du balado puissant et personnel Stolen : Surviving St. Michael’s. Membre de la Première Nation Okanese, à l’est de Regina, Walker utilise sa plateforme pour se plonger dans l’histoire de son défunt père, qui a été victime d’abus lorsqu’il était enfant au pensionnat de St. Michael en Saskatchewan. Dans cette série, Walker, connue pour la précédente série de balados Missing & Murdered, de CBC, qui mettait en lumière des crimes non résolus contre des femmes autochtones, se lance dans sa propre quête pour trouver le prêtre qui a abusé de son père et chercher la vérité sur ce qui lui est arrivé. Au cours de son enquête, elle se penche sur la façon dont nous avons tant entendu parler des expériences brutales des survivants des pensionnats — et sur la raison pour laquelle si peu d’efforts ont été déployés pour que les responsables de ces abus rendent des comptes.

Lorsque Walker a contacté Hal pour connaître le contexte de sa publication sur Facebook, il lui a raconté plus en détails comment leur père, Howard Cameron, effectuait une patrouille en Saskatchewan une nuit à la fin des années 70 lorsqu’il a arrêté le prêtre qui avait abusé de lui à l’école St. Michael lorsqu’il était enfant. Au début du balado, Walker décrit ce qui s’est passé ensuite en se basant sur ce que son père a révélé à son frère. « Pendant un moment, aucun des deux n’a bougé. Puis mon père a ouvert la portière, a attrapé l’homme par le col et l’a traîné hors de la voiture. » Il l’a frappé encore et encore, jusqu’à ce qu’il soit fatigué et essoufflé. Mon père est retourné à sa voiture de patrouille et a démarré dans la nuit, laissant l’homme effondré sur le bord de la route.

Le pensionnat pour Autochtones de St. Michael, qui est resté ouvert jusqu’en 1996. (Photo : Deschatelets-NDC Archives)
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« Il n’y avait aucun témoin. Les seules personnes qui savaient ce qui s’est réellement passé sont les deux hommes qui étaient là. Mais c’est ainsi que j’imagine l’histoire. C’est une histoire que mon père a racontée et qui m’a été transmise plus tard. L’entendre a changé la façon dont je conçois ma vie, parce que l’homme que mon père a battu cette nuit-là était un prêtre. Un prêtre qui a abusé de lui au pensionnat. »

Walker a vécu loin de la Saskatchewan pendant plus de 20 ans, mais elle dit que d’y revenir est toujours un retour à la maison. Une route en Saskatchewan porte le nom de sa sœur, qui était également dans les forces de l’ordre.

Contrairement à l’enquête de McCue, qui se déroule dans une Nation qui n’est pas la sienne, celle de Walker est profondément personnelle. Walker a une grande famille, et Surviving St. Michael’s intègre ses entretiens avec ses frères et sœurs, ses tantes et ses oncles. « Je suis journaliste depuis 20 ans et j’ai fait beaucoup de reportages sur les pensionnats. J’avais probablement une compréhension intellectuelle de ce qui s’est passé, mais c’était une expérience complètement différente d’appliquer cela à ma vie personnelle, à mon père et à ma famille, » dit-elle.

Œuvres d’art pour la balado de Catherine Blackburn et Jose Romussi. (Image : Catherine Blackburn et José Romussi)
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Essayer d’en apprendre le plus possible sur l’expérience de son père est devenu un moyen pour Walker de gérer leur relation et de mieux la comprendre. « Parce que je dispose de ces outils en tant que journaliste d’investigation et parce que je travaille dans le domaine de la baladodiffusion depuis si longtemps, j’ai vu à quel point il était puissant pour les gens de partager leurs histoires et de se voir accorder un rôle moteur dans le récit de leurs histoires, » dit-elle.

Le format balado, avec plusieurs épisodes, lui a également donné la flexibilité nécessaire pour plonger profondément dans l’histoire et fournir le contexte essentiel à la compréhension de la complexité de l’histoire des pensionnats au Canada. Elle note qu’on ne lui a pas enseigné la véritable histoire des pensionnats dans le cadre de son éducation publique, pas plus qu’on ne lui a fait connaître notre passé colonial.

Elle utilise sa plateforme pour enquêter sur les abus à St. Michael’s tout en mettant en lumière la lutte pour accéder aux dossiers de l’Église catholique pour toutes les écoles sous son autorité. Le podcast suit Walker alors qu’elle tente de découvrir le nom du prêtre que son père a arrêté, en examinant les antécédents des abuseurs présumés de l’école. Au cours de ses recherches, elle et son équipe ont parlé à 28 survivants. « Je leur ai donné le micro pour qu’ils racontent leur histoire et pour amplifier leur voix. Et ils nous ont nommé beaucoup de personnes qui ont agi de manière abusive à l’école. »

Mais il est difficile d’obtenir justice. En septembre 2022, quelques semaines avant la deuxième Journée nationale pour la vérité et la réconciliation au Canada, une délégation inuite s’est rendue en France pour faire pression en faveur de l’extradition d’un ancien prêtre du Nunavut, Johannes Rivoire, accusé d’abus sexuels. Les survivants et leurs soutiens ont appris que le gouvernement français ne pouvait pas extrader l’ex-prêtre car cela violerait la constitution française. Ils ont toutefois eu la chance de parler à l’homme qu’ils accusaient d’abus sexuels — un acte d’un immense courage.

Le père de Walker, Howard Cameron, dans son uniforme de la GRC. (Photo : Courtoisie de Connie Walker)
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Entre-temps, la recherche des enfants se poursuit. Le radar à pénétration de sol reste un espoir majeur dans la poursuite des réponses. Lentement mais sûrement, les enquêteurs découvrent les histoires des milliers d’enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux. Mais le travail est lent. « C’est un travail minutieux, et il faut un œil exercé pour faire la différence entre une racine d’arbre et un puits de tombe. Ce n’est pas donné à tout le monde de le faire, » dit McCue.

Et malgré les découvertes des sites de sépulture et les témoignages des survivants, les journalistes autochtones sont toujours confrontés à des réactions hostiles lorsqu’ils dévoilent des histoires sur les abus commis dans les pensionnats.

« Je pense qu’il y a, malheureusement, beaucoup de Canadiens qui ne veulent pas entendre cette histoire parce qu’elle incrimine tous les Canadiens, déclare M. McCue. La raison pour laquelle on l’a appelée la Commission de vérité et de réconciliation est que la vérité a été activement occultée pendant longtemps. »

En tant que pays, nous devons assumer ces dettes morales, témoigner des histoires des peuples autochtones et réparer, dans la mesure du possible, la dévastation totale subie par chaque famille et communauté autochtone. Les aînés autochtones rappellent que l’esprit des traités était la paix et l’amitié, une déclaration de parenté et une relation qui durera aussi longtemps que l’herbe verte poussera et que l’eau coulera. Mais alors que des centaines d’enquêtes actives révèlent des sépultures non identifiées à travers le pays, nous, colons et Autochtones, nous demandons comment affronter ces sombres chapitres de l’histoire. Comment passer de la culpabilité à l’espoir, de l’inaction à l’action, du blâme aux solutions qui nous permettent d’imaginer une voie pour l’avenir.

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This story is from the January/February 2023 Issue

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