Wildlife
Croisée des chemins : Un nouveau projet photographique s’intéresse à l’impact des transports sur la faune sauvage
La première campagne lancée par le Collectif canadien des photographes de conservation sensibilise aux menaces qui pèsent sur la faune sauvage en raison des routes, du transport ferroviaire, du transport maritime et du trafic aérien.
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Published Nov 24, 2023
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Updated Apr 14, 2025
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670 words
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3 minutes
Une femelle grizzly conduit ses trois oursons d’un an sur une autoroute tandis qu’une voiture menace en arrière-plan; une baleine à bosse surgit au large de la côte de la Colombie-Britannique, laissant derrière elle une traînée de mousse et d’embruns tandis qu’un remorqueur passe à toute vitesse; une oie des neiges étend son long cou blanc pour observer son environnement sur un aérodrome, des gouttelettes floues de lumières de piste rouges, jaunes et blanches au loin.
Telle est la nature des images saisissantes, quoique atypiques, présentées dans Crossing Paths, une nouvelle publication numérique et la première initiative du Collectif canadien des photographes de conservation (CCPC). À la fois essai photographique et outil pédagogique, Crossing Paths vise à sensibiliser le public aux effets destructeurs et traumatisants des transports publics et commerciaux sur la faune au Canada.
« C’est un sujet qui mérite d’être abordé », déclare Josh DeLeenheer, fondateur et directeur du CCPC, basé en Colombie-Britannique. Il souligne qu’au-delà des impacts évidents sur les routes, les transports représentent de nombreuses autres menaces pour la faune, « auxquelles nous ne pensons pas nécessairement ».
Créé en 2021, le CCPC est géré par une petite équipe de bénévoles et compte actuellement 35 photographes et vidéastes parmi ses membres. Son objectif est de « mettre en lumière les enjeux urgents de la conservation », d’attirer l’attention sur les solutions existantes et de mettre en relation son public avec d’autres acteurs – collectifs, ONG, organismes à but non lucratif, organismes de recherche et gouvernements – engagés sur ces questions.
« Crossing Paths » regroupe cinq thèmes liés aux transports : les routes et autoroutes, le transport ferroviaire, le transport maritime, le trafic aérien et l’activité humaine sur les lacs et les rivières. La photographie, qui illustre des scènes de collision et de conflit entre la faune et ces cinq modes de transport, est au cœur de l’exposition. Cependant, DeLeenheer et ses collègues ont également mené des recherches sur ces sujets et ont fait appel à des organisations partenaires pour contribuer au contenu pédagogique et donner au public les moyens d’agir.
« Nous souhaitions des objectifs réalisables », explique DeLeenheer. « Nous voulons pouvoir orienter notre public vers les organisations déjà engagées dans la recherche de solutions. »
Par exemple, le CCPC s’est associé à la Marine Education & Research Society (MERS), basée à Port McNeill, en Colombie-Britannique, pour la section sur le transport maritime. La MERS est un organisme de bienfaisance enregistré qui mène des recherches et promeut la conservation marine. Elle mène des campagnes de sensibilisation aux effets néfastes des collisions et de la pollution sonore causées par le trafic maritime sur la faune marine, en particulier, ces derniers temps, sur les baleines à bosse, récemment revenues dans les eaux de la Colombie-Britannique, dont le comportement et la biologie les rendent vulnérables aux collisions.
Jackie Hildering, directrice de l’éducation et de la communication du MERS, affirme que la participation à Crossing Paths a offert « une opportunité d’amplifier » son message sur les impacts des collisions et du bruit, ainsi que sur le besoin urgent de photographies plus éthiques des animaux marins – des images qui soulignent « à quel point ils sont sauvages, et non à quel point ils sont proches » – par les médias et les opérateurs d’écotourisme.
Alors que Crossing Paths vient tout juste d’être lancé, DeLeenheer explique que l’équipe s’efforce toujours de se faire connaître, en s’appuyant sur les réseaux de ses photographes membres, de ses partenaires et d’autres acteurs. Parallèlement, ils réfléchissent aux prochaines étapes : de nouvelles campagnes et l’obtention du statut d’organisme à but non lucratif pour le CCPC en 2024.
« C’est notre première campagne, c’est donc une expérience un peu explicative », dit-il. Mais il espère que le travail et la mission du CCPC trouveront un écho. « Je me suis lancé dans la photographie par passion pour la conservation. Il y a tellement d’histoires à raconter, tant au niveau local que national. »