À mon arrivée à Winnipeg, je m’installe à l’hôtel Inn at the Forks, situé de l’autre côté de la rivière qui sépare Winnipeg de Saint-Boniface et à proximité du nouveau Musée canadien pour les droits de la personne. Je rencontre Philippe Mailhot, mon guide et spécialiste des figures de la rébellion de la rivière Rouge, qui possède de vastes connaissances historiques. Ensemble, nous entamons une visite des quartiers métis de Saint-Boniface, de Saint-Norbert et de Saint-Vital.
Notre premier arrêt est au Musée de Saint-Boniface Museum, situé en face de la rivière Rouge, dans le quartier central de Saint-Boniface. Le musée est construit dans l’ancien couvent et l’ancienne école des Sœurs Grises, que Louis Riel et sa sœur Sara ont fréquentée. De nombreux objets ayant appartenu à Louis Riel y sont exposés aujourd’hui, notamment des mèches de cheveux, des morceaux de la corde avec laquelle il a été pendu, un plateau de jeu avec lequel il jouait en prison, son nécessaire de rasage et une partie de l’un de ses cercueils (il en a eu plus d’un : son corps a été transporté de Regina à Winnipeg en hiver et a été déplacé à plusieurs reprises avant d’être enterré à la cathédrale Saint-Boniface).
Près du musée se trouve la cathédrale Saint-Boniface, où Louis Riel est enterré aux côtés de nombreuses autres figures importantes de la communauté métisse, telles qu’Ambroise-Dydime Lépine, son commandant en second lors de la rébellion de la rivière Rouge. Philippe Mailhot et moi admirons les vitraux, les différents styles d’architecture et les statues avant de nous promener sur les lieux et de rendre un dernier hommage au cimetière. Des offrandes, telles que des cadeaux, du tabac ou du foin d’odeur, sont régulièrement déposées sur la dernière demeure de Louis Riel.
Plus haut dans la rue se trouve l’Université de Saint-Boniface, fondée en 1818. Il s’agit du plus ancien établissement d’enseignement postsecondaire de l’Ouest canadien, et que Louis Riel a fréquenté de 1854 à 1858. Aujourd’hui, le site abrite une statue controversée de Louis Riel, entourée de ses citations en français et en anglais. La statue elle-même dépeint sa vulnérabilité et ses tourments. À quelques rues de là se trouve le parc Lagimodière-Gaboury, situé sur l’ancienne propriété des grands-parents de Louis Riel, Jean-Baptiste Lagimodière et Marie-Anne Gaboury, où il est né. Un autre parc se trouve à proximité, soit le magnifique parc Elzéar Goulet, nommé en mémoire d’Elzéar Goulet. C’est un chef métis qui a été violemment tué lors de l’occupation militaire canadienne de la colonie de la rivière Rouge après l’exil de Louis Riel en 1872.
Nous nous dirigeons vers le sud le long de la rive, admirant la passerelle de l’Esplanade Riel. Alors que nous traversons la passerelle, j’aperçois une gravure sur le côté du pont qui illustre les origines culturelles, intégrant des enseignements autochtones et non autochtones.