History

Le Yukon a 125 ans

Un regard sur la façon dont le territoire est devenu partie intégrante du Canada, et sur son avenir

  • Published Jul 25, 2024
  • Updated Aug 07
  • 794 words
  • 4 minutes
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Emballage du col Chilkoot dans le Klondike pendant la ruée vers l'or, vers 1898-1899. (Photo : Bibliothèque et Archives Canada/C-004490)
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L'orpaillage pendant la ruée vers l'or du Klondike, vers 1897-1908. (Bibliothèque et Archives Canada/C-005389)
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I wanted the gold, and I sought it,

I scrabbled and mucked like a slave.

Was it famine or scurvy – I fought it;

I hurled my youth into a grave.

I wanted the gold, and I got it –

Came out with a fortune last fall, –

Yet somehow life’s not what I thought it,

And somehow the gold isn’t all.

—    Robert Service, “The Spell of the Yukon,” Songs of a Sourdough 

La découverte d’or en quantités stupéfiantes en août 1896 a entraîné l’invasion historique de dizaines de milliers de chercheurs d’or au Klondike, une terre qui, à l’époque, était habitée par des peuples autochtones et quelques prospecteurs errants. Le phénomène a mené à la création du territoire du Yukon, par l’adoption de la Loi sur le Yukon le 13 juin 1898, il y a 125 ans.

Dawson City est devenu la capitale du nouveau territoire et le centre d’approvisionnement pour les champs aurifères situés à proximité. Le tumulte de la ruée vers l’or a marqué les esprits, comme en témoignent les poèmes de Robert Service, la prose de Jack London et de Pierre Berton, et d’innombrables films hollywoodiens. Plus encore, la ruée vers l’or est devenue le fondement de l’identité du Yukon au 20e siècle.

Chef Isaac de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in, dont le territoire traditionnel englobe la région du Klondike, vers 1932. (Photo : Musée de la ville de Dawson, numéro d’accession : 1981.58.1.16)
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Le chef Isaac de la Première nation Tr’ondëk Hwëch’in, dont le territoire traditionnel englobe la région du Klondike, a dénoncé l’impact de la ruée vers l’or sur son peuple, alors que les prospecteurs affluaient dans la région. Auparavant, le territoire regorgeait de gibier et son peuple était heureux et bien nourri. À l’arrivée de l’homme blanc, raconte le chef Isaac, son peuple a aidé à nourrir et à vêtir les nouveaux arrivants. En retour, ces étrangers ont tué le gibier, abattu les forêts et emporté l’or. Son peuple a été laissé dans le froid et la faim, et l’homme blanc, dit-il, s’en moquait.

Le chef Jim Boss de la Première nation Ta’an Kwäch’än de la région du lac Laberge partageaient les inquiétudes du chef Isaac et a proposé à Ottawa de régler la question par la négociation en 1902. C’était la première fois que le règlement d’une revendication territoriale était confié au gouvernement fédéral. L’offre a été ignorée.

Les pensionnats sont apparus peu de temps après – le premier a été ouvert en 1911, à Carcross – et les moyens de subsistance des peuples des Premières Nations, la chasse, la pêche et le piégeage, ont laissé place à la pauvreté, la maladie, les traumatismes et la marginalisation. Les Premières Nations n’ont été ni consultées ni impliquées dans la création ou l’administration du nouveau territoire.

Les conséquences de ces événements se sont aggravées 40 ans plus tard, lors de la construction de la route de l’Alaska en temps de guerre. Le Yukon, qui connaissait une récession économique tranquille, a été remodelé par cette route qui le reliait au reste de l’Amérique du Nord. Le centre démographique et économique du Yukon est passé de Dawson City à Whitehorse, qui est devenue la capitale en 1953. La route a entraîné des perturbations et des difficultés supplémentaires pour les peuples originels de ces terres.

Le mécontentement partagé a incité Elijah Smith, de la Première Nation de Kwanlin Dün, à fonder la Yukon Native Brotherhood (Fraternité des Autochtones du Yukon) en 1969. Quatre ans plus tard, il a participé à la création du Council for Yukon Indians (Conseil des Indiens du Yukon). Sous sa direction, le conseil a créé le document « Together Today for Our Children Tomorrow » (Ensemble aujourd’hui pour nos enfants demain), un plan d’action pour les peuples autochtones du Yukon, leurs enfants et leurs petits-enfants, afin qu’ils participent de façon égale à l’avenir du territoire. 

Dawson City, capitale du territoire canadien nouvellement formé, photographiée entre 1899 et 1910. (Photo : Musée national du Canada/Bibliothèque et Archives Canada/PA-013861)
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En 1973, Elijah Smith et une délégation de chefs des Premières Nations ont présenté le document au premier ministre de l’époque, Pierre Elliott Trudeau. Se sont ensuivies 30 années de négociations sur les revendications territoriales entre les gouvernements fédéral et territorial et les Premières Nations du Yukon. C’est en 1993 qu’a enfin été signé l’Accord-cadre définitif, qui a servi de modèle pour les 11 accords de revendications territoriales subséquents.

Whitehorse, route de l'Alaska, point milliaire 917,4, vers 1943-1965. (Photo : Crédit : Canada. Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/ecopy)
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Cette révolution tranquille a annoncé d’importants changements pour le Yukon au 21e siècle. Aujourd’hui, 11 Premières Nations du territoire disposent d’une autonomie gouvernementale et d’un contrôle sur les terres octroyées par un accord, ainsi que de divers programmes sociaux. Les communautés des Premières Nations prennent davantage part aux décisions relatives à l’éducation, et certaines sont devenues de grands acteurs dans le développement économique du territoire, notamment dans les domaines de la construction, du tourisme et de l’exploitation minière. La réconciliation est jugée indispensable au développement soutenu du territoire dans les années à venir.

Bien que la ruée vers l’or ait décidé de l’avenir du Yukon au 20e siècle, on espère que la réconciliation et la collaboration en vue d’atteindre des objectifs plus durables traceront la voie pour le 21e siècle.

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