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Kahkiihtwaam ee-pee-kiiweehtataahk: Bringing it back home again
The story of how a critically endangered Indigenous language can be saved
- 6310 words
- 26 minutes
Riche sol limoneux sableux. Forêt de peupliers. Magnifique prairie vaste et fertile.
Ces notes manuscrites réunies en une phrase ne peuvent décrire nul autre que le Manitoba à ses débuts, tel qu’illustré sur cette carte de 1871, la première représentant la province. À l’époque, la « province timbre-poste », telle qu’elle était connue, ne couvrait que quelque 160 kilomètres carrés, une surface environ 4 000 fois plus petite que la province des Prairies et de la zone boréale que nous connaissons aujourd’hui.
Alors que, durant des millénaires, la région a fait partie des territoires traditionnels des peuples Assiniboine et Dakota au sud et des Cris et Dénés au nord, les premiers Européens à mettre le pied sur ce qui deviendrait le Manitoba étaient des migrants britanniques du 17e siècle, attirés vers les rives de la baie d’Hudson en raison d’une abondance présumée de peaux de castor sur un vaste territoire inexploré. Après que de nombreux navires soient retournés en Angleterre avec des cargaisons remplies de fourrures, une charte royale a été signée pour fonder la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1670 et lui concéder le contrôle de la Terre de Rupert, un énorme territoire qui couvrait environ le tiers de ce qui est aujourd’hui le Canada et la totalité du Manitoba actuel. Les colons ont commencé à se déplacer plus intensément vers l’intérieur des terres.
Dire que l’entrée du Manitoba dans la Confédération était le fruit d’une lutte acharnée est un euphémisme. À la fin des années 1800, le Dominion du Canada nouvellement créé et les États-Unis se disputaient pour acquérir la Terre de Rupert. Afin de mettre un terme à l’empiétement américain et d’unifier l’Ouest et l’Est canadien, le premier ministre sir John A. Macdonald s’est fixé comme objectif l’intégration de la Terre de Rupert au Canada.
Les Métis de la Colonie de la Rivière-Rouge, concentrés sur ce qu’est aujourd’hui Winnipeg, craignaient de perdre leur terre, leur religion et leur culture si le Canada obtenait le contrôle de la région. Alors, quand les Britanniques ont envoyé des arpenteurs à la vallée de la rivière Rouge vers la fin 1860, les Métis se sont opposés. Ces derniers ont nommé Louis Riel en 1869 pour diriger leur opposition au plan, et peu après, son groupe a pris possession d’Upper Fort Garry et a établi son propre gouvernement en tant que partie de ce qui est à présent connu comme la résistance de la rivière Rouge. Le soulèvement a atteint un sommet à l’exécution de Thomas Scott, un négociateur pour le Dominion du Canada, sous les ordres de Riel.
Au début de la décennie de 1870, le Royaume-Uni a vendu la Terre de Rupert au Canada, alors que le gouvernement fédéral et les Métis ont conclu une entente reposant sur une liste de droits. Le succès des Métis est en grande partie attribué à Riel, qui est maintenant considéré comme le père du Manitoba.
Le 12 mai 1870, la Loi sur le Manitoba a reçu la sanction royale, et la nouvelle province, dont la population était alors d’environ 12 000 résidents, s’est officiellement jointe à l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse dans la Confédération le 15 juillet. Au cours des décennies à venir, les Ontariens affluaient vers le Manitoba à la recherche de terres propices à l’agriculture. Ce qui était autrefois des prairies ouvertes dans la moitié au sud de la province a rapidement été converti en terrains agricoles. La ville de Winnipeg, aujourd’hui sa capitale, a connu une croissance passant de 1 000 à 9 000 résidents, et la population de la province a plus que doublé jusqu’à la fin du 19e siècle.
Les frontières de la province ont été étendues en 1881 et encore en 1912, alors qu’elle avait atteint sa dimension actuelle. Bien que beaucoup de ses prairies sauvages aient été perdues au profit de l’agriculture, 150 ans plus tard, le Manitoba demeure tel que décrit sur cette carte datant de 1871 : abondant de limon sableux, de superbes et vastes prairies fertiles et de forêts de peupliers.
*Les fichiers sont obtenus de Erika Reinhardt, archiviste, Bibliothèque et Archives Canada
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