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Kahkiihtwaam ee-pee-kiiweehtataahk : faire revivre la langue
Comment une langue autochtone gravement menacée peut être sauvée
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Avec ses courbes et ses espaces intérieurs aérés, le Bâtiment de recherche principal de la nouvelle Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) a été conçu pour être accueillant. Situé dans la communauté inuite de Cambridge Bay, au Nunavut, c’est un lieu où les scientifiques et les gardiens du savoir autochtones travaillent ensemble pour comprendre les effets du changement climatique sur l’Arctique et les autres enjeux auxquels la région est confrontée. Inspirer les jeunes du Nord à poursuivre une carrière en science fait aussi partie des objectifs.
Au c?ur des installations, exploitées par Savoir polaire Canada (POLAIRE), se trouvent les laboratoires scientifiques, dont un laboratoire froid pour l’analyse de la neige et de la glace, une chambre de croissance où les chercheurs étudieront des plantes et des insectes de l’Arctique vivants, un laboratoire de génomique, un laboratoire d’imagerie et bien plus. Bien que la plus grande partie du campus du SCREA soit maintenant en activité, les laboratoires sont graduellement mis en service à mesure que le personnel se familiarise avec la tâche complexe de préparation de l’équipement spécialisé.
Les biologistes de POLAIRE Ian Hogg et Simona Wagner sont en charge des laboratoires. Mettre sur pied un nouveau laboratoire, et plus particulièrement dans l’Arctique, est une occasion qui ne se présente qu’une fois dans la vie et qui comporte à la fois de grands défis et de belles récompenses. « C’est très satisfaisant d’être en mesure de permettre la recherche appliquée et la recherche technologique dans le Nord », explique Wagner. « Le principal défi est l’emplacement. À Cambridge Bay, tout l’équipement doit être livré par avion ou par bateau. »
Parce que le transport est coûteux et facilement perturbé par les mauvaises conditions météorologiques, l’autosuffisance et la souplesse font foi de tout. « Nous sommes un peu comme un navire », dit Hogg. « Chaque pièce d’équipement doit être conçue en incluant des redondances. Si nous avons besoin de deux microscopes d’un type particulier, nous en avons toujours un troisième en réserve. »
L’une des aires de recherche les plus impressionnantes est le laboratoire de nécropsie, essentiellement une salle d’opération de plus de 40 m2 où les vétérinaires seront en mesure de mener des recherches sur les carcasses d’animaux. La santé de la faune est un domaine de recherche important sur le campus de la SCREA, puisque la faune est une source d’aliments essentielle pour les Inuits et que l’état de l’animal peut en révéler beaucoup sur l’environnement dans lequel il vit. Équipé d’une grue fixe, le laboratoire de nécropsie peut accommoder tous les animaux, du lemming à la baleine, en passant par l’ours polaire.
Le laboratoire de génomique, au contraire, permettra aux chercheurs de travailler au niveau moléculaire, en utilisant des séquences d’ADN pour identifier et étudier les différences dans les populations animales et végétales. Les machines qui produisent ces séquences, cependant, sont d’un fonctionnement complexe et ont souvent besoin de réparations (amener un technicien de réparation à Cambridge Bay est plus facile à dire qu’à faire), de sorte que pour l’instant, POLAIRE enverra ses échantillons d’ADN dans le Sud pour le séquençage. Ce qui pourrait changer plus tard, selon Hogg. « Il existe de nouvelles technologies de séquençage que vous pouvez transporter, et leur fiabilité augmente sans cesse. Nous pourrions bientôt être en mesure de le faire nous-mêmes. »
L’aspect le plus excitant pour Hogg est la possibilité pour l’établissement de mettre les enfants en contact direct avec des recherches scientifiques cruciales. Lorsque des membres de la communauté viennent visiter les installations, explique-t-il, les premières choses qu’ils voient sont des images en direct des travaux menés par les chercheurs sur le campus de la SCREA, projetées sur des écrans de télévision de 2,5 m devant l’établissement. Ces images proviendront du laboratoire d’imagerie de la station, où des microscopes attachés aux caméras sont utilisés pour photographier des spécimens de l’environnement local, comme la mousse, les plantes, les lichens, les insectes, les mammifères et les crânes. L’un des instruments du laboratoire, un microscope électronique à balayage, peut montrer des choses avec un degré de détail extraordinaire – les motifs complexes de la peau d’un insecte de petite taille, par exemple.
« Les enfants ont une curiosité et un enthousiasme immenses face au monde naturel, et lorsqu’ils voient des choses de cette nature ils ont tous la même réaction, quel que soit leur âge », dit Hogg. « Ils sont absolument fascinés. »
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