Bien que le vécu des immigrants fasse presque partie de l’identité canadienne, il existe toujours une pression indirecte à l’assimilation. Dans « Can I just call you Sue? » (Est-ce que je peux simplement t’appeler Sue?), Soo Kyung Min invite le spectateur à réfléchir à la pression exercée pour se conformer, pour avoir un nom anglais : « Nous avons une nouvelle étudiante avec nous aujourd’hui. […] C’est vraiment difficile à prononcer. As-tu un nom anglais ? ou est-ce que je peux simplement t’appeler Sue? » demande son professeur à Soo, 10 ans. Et les questions auxquelles elle est confrontée continuent : « C’est vrai que tu ne sais pas patiner? Qu’est-ce que tu faisais quand tu étais petite? », « Est-ce que ce sont tes cheveux naturels? » et, plus tard, en grandissant, « N’es-tu pas du Canada? Est-ce que c’est ton nom légal? » Dans le même temps, la famille et la communauté font pression sur l’enfant ou l’adolescent immigré pour qu’il s’en tienne à la tradition (utilise tes baguettes, pas une fourchette) et conserve les coutumes de sa culture d’origine. Et la question se pose : peut-on compartimenter une personne unique? Qui est « 100 % canadien » et comment le démontrer?