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Kahkiihtwaam ee-pee-kiiweehtataahk: Bringing it back home again
The story of how a critically endangered Indigenous language can be saved
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L’importance d’un petit jardin de Yellowknife pour les relations entre le Canada et le roi Charles III
Au cours de leur dernière visite au Canada, avant leur accession au trône, le roi Charles III et la reine consort Camilla se sont retrouvés au bord d’un jardin à Yellowknife. Il s’agissait de la dernière étape d’une tournée royale éclair en l’honneur du jubilé de platine de la reine Élisabeth II. Le roi (alors prince de Galles) venait de prononcer un discours passionné reconnaissant les souffrances infligées aux peuples autochtones par le système des pensionnats autochtones du Canada.
« Nous devons écouter la vérité des expériences vécues par les peuples autochtones. Nous devons nous efforcer de comprendre leur douleur et leur souffrance », a déclaré le roi Charles III à la foule rassemblée au Cercle cérémonial de Yellowknife, au bord du lac Frame.
Après le discours, la commissaire des Territoires du Nord-Ouest, Margaret Thom, a rejoint le couple royal pour se rendre à pied au dernier événement de la tournée : l’inauguration d’un jardin du jubilé de platine.
Réalisé conjointement par la commissaire Thom et les Forces armées canadiennes (Force opérationnelle interarmées du Nord), ce jardin est l’un de 13 espaces du genre créés par les lieutenants-gouverneurs et les commissaires territoriaux du Canada dans chacune de leurs capitales respectives. L’aménagement de chaque jardin dépend du terrain et des relations qui existent avec la Couronne dans la région concernée. De nombreux représentants vice-royaux ont collaboré avec leurs partenaires autochtones respectifs et ont appris d’eux pour déterminer l’emplacement et la configuration de chaque jardin, ainsi que la flore et les plantes médicinales qui y seront cultivées.
Le dénominateur commun de tous ces jardins est que chaque représentant vice-royal a reçu des graines de tabac de la chapelle royale du Collège Massey de Toronto. La chapelle royale du Collège Massey, ou Gi-Chi-Twaa Gimaa Nini Mississauga Anishinaabek AName Gamik (le lieu sacré du roi Anishinabek), située sur le territoire des Mississaugas de Credit, a relancé le protocole du don de tabac par la Couronne en l’honneur des relations découlant des traités établis avec de nombreuses nations autochtones à travers le continent.
Dans le cadre de ces relations, qui ont précédé de plusieurs siècles ce qui est maintenant connu sous le nom de Canada, les Autochtones acceptaient souvent les souverains et leurs représentants comme des membres de leur famille. Lorsque l’on comprend que les pensionnats et d’autres mesures prises par le gouvernement canadien s’inscrivaient dans le cadre de relations censées être familiales, l’énormité de la trahison prend tout son sens.
Alors qu’elle guidait le couple royal à travers le jardin, Thom s’est arrêtée à plusieurs endroits pour transmettre au roi et à la reine son savoir sur la signification des différentes fleurs et plantes médicinales qui composent le jardin. Le couple n’a pas manqué de remarquer que la couleur dominante était l’orange, symbole des enfants perdus dans les pensionnats.
« Le prince de Galles a compris l’importance du jardin comme un lieu qui honore la relation de la Couronne – sa relation – avec les peuples autochtones, se souvient Thom. C’est un espace destiné à centrer les enseignements autochtones. »
Par la mise à profit contemporaine et efficace du rôle de rassembleur de la Couronne, le lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan, Russ Mirasty, et l’ancienne lieutenante-gouverneure du Manitoba, Janice Filmon ont créé la série de jardins. Grâce au jubilé de platine, ils ont pu mettre en lumière les relations essentielles et exceptionnelles entre la Couronne et les Autochtones qui se sont tissées sur toute l’île de la Tortue.
Lors de l’inauguration du jardin vice-royal de la Saskatchewan, situé sur le terrain de Government House, M. Mirasty (lui-même membre de la bande de Lac La Ronge et première personne autochtone nommée au poste vice-royal de la province) a déclaré que les jardins « reconnaissent la relation sacrée entre la Couronne et les peuples autochtones et nous rappellent les engagements que nous devons continuer à respecter ».
À Yellowknife, l’importance de l’inauguration d’un tel espace par le futur roi prend tout son sens au regard de ce qui se passera quelques mois plus tard. Il a quitté le pays avec la réconciliation à l’esprit, si bien qu’il n’est pas surprenant que les premiers mots qu’il a adressés au Canada après son accession au trône aient porté sur sa relation avec les Premières Nations du territoire.
Le roi est réputé pour être un jardinier passionné. Il sait que les jardins, comme les relations, sont des espaces dynamiques qu’il faut cultiver pour en favoriser la pérennité et l’épanouissement. Un nouveau règne suscite beaucoup d’enthousiasme, et il est stimulant d’imaginer que, parmi les préparatifs du couronnement et de la future tournée royale au Canada, le roi pensera sans doute à ce petit jardin de Yellowknife et aux relations qu’il représente.
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This story is from the May/June 2023 Issue
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