Il y a 75 ans, un soir fatidique de novembre, Viola Desmond est entrée dans le cinéma Roseland de New Glasgow. Elle cherchait à passer le temps en attendant que sa voiture se fasse réparer. Elle est repartie sous escorte policière.
Desmond, une femme d’affaires prospère d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, avait demandé un siège à l’avant de la salle de cinéma. Quand on lui a ordonné de s’asseoir à l’étage en raison de sa race, elle n’a pas cédé. Elle a fini par être traînée hors du cinéma sans savoir que le combat juridique qu’elle allait livrer rapprocherait la Nouvelle-Écosse de l’abolition de la ségrégation.
Dans les décennies qui ont suivi, alors que de plus en plus de gens découvraient le combat livré par Desmond, le cinéma Roseland a disparu. Dans les années 1990, la concurrence venant du cinéma multisalles du centre commercial Aberdeen tout proche a entraîné la fermeture définitive du cinéma Roseland. Le bâtiment a repris vie sous forme de boîte de nuit, le Roseland Cabaret.
Le bâtiment semblait destiné à susciter la controverse. En 2013, Scott Jones, un client du Roseland Cabaret, est resté paralysé après avoir été sauvagement attaqué à l’extérieur du bar. Un an plus tard, un autre client a dû lutter pour sa vie après une agression à l’extérieur du club. Les plaintes se sont multipliées, mais ce sont des dégâts importants au toit, plutôt que la clientèle agressive, qui ont finalement provoqué la fermeture de la boîte de nuit. La démolition était imminente jusqu’à ce que l’ancien cinéma soit sauvé par l’avocat et promoteur immobilier Jamie MacGillivray. C’est grâce à lui que la transformation du bâtiment a commencé.