History

Le célèbre enfant de Guelph

Un regard sur la vie et l’héritage de John McCrae à l’occasion du 150e anniversaire de sa naissance

  • Published Nov 08, 2022
  • Updated Jan 05, 2023
  • 769 words
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• John McCrae et son chien, Bonneau, vers 1914. Apparemment, il s’agissait d’un chien errant qu’il avait adopté en France. (Photo: Library and Archives Canada / C-046284)
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Le 30 novembre 2022 marque le 150e anniversaire de la naissance de John McCrae, connu pour son poème « Au champ d’honneur ». Cet article s’inscrit dans le programme Commémoration Canada de Patrimoine Canada dont l’objectif est de souligner d’importants anniversaires canadiens. Il donne à Canadian Geographic l’occasion de se pencher sur ces moments de l’histoire avec un regard parfois élogieux, parfois critique.

Sur la rivière Speed, à Guelph (Ontario), se trouve un petit chalet appelé maison McCrae, du nom du médecin, soldat et poète John McCrae, auteur du célèbre poème « Au champ d’honneur ». McCrae y est né il y a 150 ans, en 1872.

Fils d’un Écossais qui a immigré au Canada alors qu’il était enfant, John McCrae est né fort à propos le jour de la fête de Saint-André (30 novembre), saint patron de l’Écosse. Il connaît dans cette petite ville située à environ 160 kilomètres à l’ouest de Toronto, une enfance idyllique, près de la nature, des animaux de ferme et des récits des clans d’Écossais des Hautes-Terres se livrant bataille.

Toujours bon élève, cadet de l’armée discipliné et, plus tard, membre de la milice, McCrae est accepté à l’Université de Toronto où il se découvre rapidement une passion pour la médecine. Avant de commencer ses études de médecine à l’Université McGill à Montréal, il écrit des poèmes et des sketches pour des publications universitaires.

• Le poème, écrit à la main par McCrae, est superposé à une photo de 1919 représentant la zone neutre du champ de bataille des Flandres. (Photo: No Mans Land, Flanders Field, France, 1919. King, W. L. (William Lester))
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McCrae était un impérialiste enthousiaste à une époque où le nationalisme canadien ne s’était pas encore solidifié et où la culture canadienne ne suscitait guère d’intérêt. Il croyait plutôt en un Empire aux solides valeurs juridiques, éthiques et chrétiennes, et estimait que le Canada avait un rôle important à y jouer.

Il reporte ses études à McGill pour servir dans le contingent d’artillerie canadien qui combat aux côtés des Britanniques dans la guerre d’Afrique du Sud. Il reprend ses études un an plus tard, tout en travaillant dans des hôpitaux à Montréal. Après l’obtention de son diplôme, il ouvre son propre cabinet médical, devient un conférencier populaire et publie des articles dans des revues médicales.

Bien que McCrae ait déjà la quarantaine lorsque la Grande-Bretagne entre en guerre contre l’Allemagne en 1914, il ressent l’appel du devoir. Voulant se battre, il met à profit ses relations de la guerre d’Afrique du Sud pour obtenir un poste d’officier d’artillerie et de chirurgien de brigade.

Il se trouve en Belgique en 1915 lorsque la deuxième bataille d’Ypres commence. La bataille est terrifiante, car c’est la première fois que des gaz toxiques sont utilisés pendant la guerre. Les Canadiens se distinguent en tenant les lignes alors que les coloniaux français, qui ont reçu le plus fort de la première attaque au gaz, fuient horrifiés. La deuxième attaque vise les Canadiens.

McCrae s’affaire nuit et jour à l’infirmerie de campagne aménagée dans un abri de fortune aujourd’hui préservé comme un site historique et appelé Ferme d’Essex. Alexis Helmer, ami de McCrae et étudiant à McGill, est tué par des tirs d’artillerie pendant les combats. Faute d’aumônier pouvant célébrer des funérailles précipitées, McCrae dirige de mémoire le service selon la méthode anglicane d’inhumation des morts.

Une infirmerie de campagne pendant la troisième bataille d’Ypres en 1917. (Photo: Hilary Morgan/Alamy Stock photo)
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Peu après, McCrae écrit le poème « Au champ d’honneur ». Ce poème de 15 lignes prend la forme d’un rondeau et ne comporte que deux rimes différentes.

Le poème a été publié sous le couvert de l’anonymat dans la publication britannique Punch en décembre 1915 et a rapidement gagné en popularité auprès des troupes. Il subsiste de nombreux exemplaires du poème écrits de la main de McCrae qui en faisait des copies pour quiconque le demandait.

McCrae passe peu de temps avec l’artillerie. Lorsque l’Hôpital général canadien no 3 est mis sur pied, constitué principalement de personnel et d’étudiants de l’Université McGill, on sollicite les services de McCrae à titre de médecin. Toujours soldat obéissant aux ordres, McCrae se joint rapidement à l’hôpital près de Boulogne, en France, où il atteint le grade de lieutenant-colonel.

Épuisé par le travail et déçu par le peu de progrès des Alliés, McCrae meurt de pneumonie et de méningite le 28 janvier 1918.

Il était au courant de la popularité du poème, mais il n’a pas vécu assez longtemps pour le voir devenir un élément majeur des services commémoratifs dans le monde anglophone. Le poème est devenu la source d’inspiration de la campagne annuelle du coquelicot dans la plupart des pays du Commonwealth. Rien qu’au Canada, plus de 20 millions de coquelicots sont distribués chaque année par la Légion royale canadienne, ce qui permet de recueillir des millions de dollars pour soutenir les anciens combattants.

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