People & Culture

Les langues du territoire : Dr. Lorna Wanosts’a7 Williams sur le nsnek̓wnúk̓wa7, la famille, la communauté

Dans le huitième volet de la série numérique « Les langues du territoire », la professeure émérite Lil’wat d’éducation, de programmes et d’enseignement autochtones à l’Université de Victoria s’adresse au Canadian Geographic pour parler des relations communautaires, de la langue et de la responsabilité

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Lorna Wanosts'a7 Williams s'entretient avec Abi Hayward, rédactrice en chef adjointe de CanGeo, lors du lancement canadien de la Décennie internationale des langues autochtones. (Photo : tirée de la vidéo de Daniel Arian/Canadian Geographic)
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Lorna Wanosts’a7 Williams [c’est mon nom]. Selon la manière dont nous disons habituellement les choses, je suis Lil̓wat7úl – c’est là où se trouvent ma famille et ma communauté – mais je vis actuellement sur les terres du peuple de langue Lekwungen, à Victoria.

À propos d’un mot important en Ucwalmícwts, la langue Lil’wat.

Eh bien, un mot qui me vient toujours à l’esprit est nsnek̓wnúk̓wa7, parce que, dans ma langue, c’est le mot pour famille ; c’est le mot pour amis ; c’est le mot pour communauté ; et c’est le mot pour un rassemblement de personnes comme celui que nous avons eu aujourd’hui. Je pense que, parce qu’il signifie toutes ces choses, il donne vraiment une bonne idée de la façon dont le monde fonctionne à notre manière. 

Je pense que c’est un mot que j’ai toujours utilisé depuis que je l’ai utilisé pour écrire un livre en deuxième année du primaire en 1979. Je suivais le programme d’études et j’essayais de penser à la façon de faire la transition entre la famille et la communauté, et je pensais, bien sûr, en anglais parce que c’était un livre d’études sociales pour les écoles publiques. Et puis j’étais en train de conduire et tout à coup ce mot m’est venu à l’esprit — nous avons ce mot qui signifie toutes ces relations, et je me suis dit que c’était très beau. Alors quand nous nous présentons, nous disons toujours notre nom et ensuite nous disons c’est la terre d’où nous venons et c’est là que se trouvent ma famille, ma communauté. Ce mot est nsnek̓wnúk̓wa7.

Ce que signifie la Décennie internationale des langues autochtones 

On reconnaît enfin qu’il existe des langues indigènes dans le monde entier et qu’on va leur accorder de l’attention – après toutes ces centaines et centaines et centaines et centaines d’années de colonisation et de perte de langues. La Décennie internationale des langues autochtones est donc très importante, car je pense que le monde se rend enfin compte qu’il existe des langues autochtones et que tout le monde a de la valeur.

À la fin de cette décennie, les Canadiens sauront qu’il y a les langues autochtones et qu’ils ont la responsabilité de connaître ces langues, les langues de l’endroit où ils vivent. 

C’est aussi l’occasion pour les peuples autochtones du monde entier de partager leurs connaissances, leur sagesse, la beauté de leurs langues et de pouvoir partager la profondeur de la sagesse qui se trouve dans ces langues lorsque nous pensons à la terre. En raison de l’état actuel des terres de cette planète, nous devons être en mesure d’aider la planète. Nous devons aider la Terre à se reconstruire et le moyen d’y parvenir se trouve dans nos langues.

Nos espoirs pour la prochaine décennie

Dans dix ans ? Eh bien, que les langues indigènes soient à nouveau parlées et que l’on sache que ces langues existent. Au Canada, si je regarde simplement notre pays, dans tout le pays, il y a des gens extraordinaires qui travaillent sur leurs langues, mais est-ce que les gens le savent ? Très peu. Même en tant que Canadiens, nous ne connaissons pas le travail qui est fait. J’espère donc que d’ici la fin de la décennie, les Canadiens sauront qu’il existe des langues autochtones et qu’ils ont la responsabilité de connaître ces langues, les langues de l’endroit où ils vivent.

J’espère aussi que cela permettra aux peuples autochtones de l’île de la Tortue et du monde entier de partager, d’apprendre les uns des autres et de célébrer ensemble le fait que nos langues se perpétuent malgré les agressions dont elles ont fait l’objet.

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