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Science & Tech

Tirer profit du savoir local pour améliorer la sécurité alimentaire dans l’Arctique

  • Mar 05, 2015
  • 650 words
  • 3 minutes
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Nourrir une famille dans l’Arctique coûte cher. Le coût élevé du transport de marchandises en provenance du Sud entraîne des prix élevés en épicerie où un contenant de deux litres de jus d’orange peut coûter 16 dollars. Dans les régions où les revenus moyens sont bas, c’est un gros problème. Il s’agit aussi d’une situation insoluble. Depuis des décennies, des programmes fédéraux de subvention alimentaire ont déployé beaucoup d’effort et d’argent pour assurer l’abordabilité des aliments; mais chaque jour, de nombreux habitants du Nord luttent pour offrir des aliments sains et nutritifs à leur famille.

Tiff-Annie Kenny, doctorante à l’Université d’Ottawa, étudie la sécurité alimentaire. Elle est convaincue qu’une solution existe et que les connaissances locales en sont la clé. Ses partenaires dans la région désignée des Inuvialuits (Territoires-du-Nord-Ouest) sont d’accord. « Nous visons à trouver le moyen le plus facile pour aider les gens à combler leurs besoins nutritionnels de façon abordable et acceptable au plan culturel », dit Kenny. « D’abord, nous devons comprendre le coût véritable des aliments dans l’Arctique et, pour ce faire, les gens du coin peuvent au mieux nous renseigner. Habituellement, la recherche sur la mesure du coût des aliments se fonde sur un panier idéal d’aliments nutritifs dont on évalue le coût. Nous faisons plutôt appel à une mesure participative du coût — nous identifions ce que mangent vraiment les gens et à quel prix, et nous évaluons la qualité. »

Kenny travaille avec la diététiste régionale et des adjointes de recherche dans six collectivités des Inuvialuits. En novembre 2014, elle s’est rendue dans chaque collectivité pour former les adjointes de recherche et les accompagner dans les épiceries pour consigner les prix. « Ces adjointes de recherche communautaires sont souvent des mères de grande famille », explique-t-elle. « Elles connaissent très bien les aliments en épicerie, ainsi que l’équipement et le matériel utilisés par les chasseurs pour récolter des aliments traditionnels, comme le poisson et le caribou. »

« Les aliments en épicerie », observe Kenny, « sont une réalité quotidienne dans l’Arctique et le gouvernement fédéral offre beaucoup de subventions. Mais les aliments locaux font aussi partie de l’équation. La qualité de la viande en épicerie ne peut se comparer aux aliments traditionnels frais et nutritifs que procurent les chasseurs — et qui coûtent cher en équipement et matériel de chasse. »

Dans chaque collectivité, des facteurs locaux influencent les prix. Quand arrive le chaland d’approvisionnement annuel, par exemple, le prix des aliments non périssables chute. Ensuite, quand l’inventaire baisse et que les aliments arrivent par avion, les prix augmentent. À Inuvik, où l’approvisionnement se fait par voie terrestre, l’ouverture et la fermeture de l’autoroute Demptster pendant le dégel et le gel ont un impact. « Les adjointes de recherche communautaires décident quand vérifier les prix selon ses facteurs locaux », explique Kenny.
Les adjointes de recherche retourneront en épicerie en mars 2015 pour une deuxième ronde de mesure des coûts, cette fois sans accompagnement. Pour Kenny, travailler avec ces mères Inavialuits est très important. « Leur savoir est impressionnant et constitue le fondement de nos recherches », dit-elle.

Les données que recueillent Kenny et ses partenaires inuvialuits contribuent de façon importante aux efforts visant à améliorer la sécurité alimentaire et la santé dans le Nord par l’entremise de meilleurs programmes de subventions alimentaires. Selon Kenny, ces travaux sont inspirants : « Il s’agit d’un sujet important qui touche les gens quotidiennement. Cela nous motive beaucoup à faire un bon travail. »

Voici le plus récent billet d’un blogue sur les questions polaires et la recherche connexe présenté par Canadian Geographic en partenariat avec la Commission canadienne des affaires polaires. Le Blogue polaire sera affiché en ligne toutes les deux semaines et certains billets seront publiés dans de prochains numéros du magazine. Pour de plus amples renseignements sur la CCAP, veuillez visiter polarcom.gc.ca.
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